Les rescapés
A peine une dizaine de dessins pour illustrer cinq années de gribouillage ,c'est peu. Et pourtant... j'en ai noirci des pages , j'en ai vidé des stylos, usé des mines de crayons. J'en ai passé des heures ici ou là et même ailleurs à crayonner.
Oui mais voilà...même si je le regrette un peu , il ne reste rien ou presque.
Jeter ou donner quasiment tout ce que j'ai dessiné a été un moyen d'oublier, d'occulter ce qu'était ma vie à ce moment-là. M'en débarrasser m'a permis, d'une certaine manière ,d'effacer ma mémoire, de gommer mes souvenirs.
Ces dessins me rappelaient un peu trop la grisaille et la noirceur qui coloraient mon existence ; la "violence" et la souffrance qui animaient mon esprit.Ils me renvoyaient en pleine face la tristesse et la mélancolie de cette époque...